Elles permettent grâce à un système d’algorithmes élaborés, de «faciliter» la compatibilité entre les utilisateurs.trices.
Comme si nous pénetrions dans un mall américain, les profils de consommateurs.trices sont ciblés, les choix trop nombreux, le mode de fonctionnement crée la frustration et le désir en même temps.
Avec curiosité et sans jugement, j’ai décidé d’utiliser Tinder (l’application de rencontre la plus populaire à New-York) et de me plier au jeu de la rencontre amoureuse 2.0 : de la séduction via emojis à la rencontre physique. Sans vraiment expliquer qu’il s’agissait d’un projet artis- tique, j’ai réalisé des portraits photographiques de tous ceux que j’ai rencontré.
Comme un wall of fame du meilleur employé du mois ou bien une plaque commémorative dont sont si friands les américains, les portraits de mes six meilleurs dates ont été redessinés puis gravés à la main dans la pierre.
Monument funéraire à la gloire des amours mortes avant d’exister, Tinder Lovers matérialise ironiquement dans une pierre dure, dense, massive, tout un monde absurde, digital et im- palpable. Il questionne l’impermanence de ce type de relations, la froideur des rencontres, l’interchangeabilité des personnes, la recherche d’efficience permanente.
Le choix de cette roche granitique fait écho à la légende selon laquelle la ville de New-York puiserait son énergie et sa particularité dans son sol granitique, qui diffuserait des vibrations particulières.